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Niger : quand l’uranium reprend des couleurs

Au Niger, Orano confirme sa présence à long terme Le groupe français, ex-Areva, vient de signer un accord avec le gouvernement nigérien pour prolonger l’exploitation de l’uranium du site de la Somaïr jusqu’en 2040.

En resumé : Le gouvernement du Niger et le groupe français Orano ont signé un accord global de partenariat à Niamey. Cet accord prolonge jusqu'en 2040 l'activité de la Somaïr, la seule mine d'uranium encore en exploitation dans le nord du Niger, exploitée par Orano. Lors de la signature de l'accord, la ministre nigérienne des Mines, Hadiza Ousseïni, a déclaré que les discussions avec Orano ont permis de voir comment l'exploitation de la mine pourrait durer le plus longtemps possible. La date initiale d'arrêt de l'exploitation était en 2029, mais elle a été repoussée jusqu'en 2040.

Orano exploitait depuis 50 ans deux mines dans le nord du Niger : la Somaïr et la Compagnie des mines d'Akokan (Cominak), qui a fermé en 2021. La prolongation de l'exploitation de la Somaïr jusqu'en 2040 matérialise l'engagement industriel et sociétal d'Orano au Niger, dans le respect de la réglementation nationale, selon Nicolas Maes, PDG de Orano Mining.

En revanche, le projet d'exploitation d'Imouraren, l'un des plus grands gisements d'uranium au monde également dans le nord du Niger, a été repoussé en raison de la chute des prix de l'uranium sur le marché mondial après la catastrophe nucléaire de Fukushima au Japon en 2011. Cet accord signé jeudi "reconfigure" le projet Imouraren afin de trouver un équilibre économique et de diminuer significativement son empreinte environnementale, selon Nicolas Maes.

Orano s'est également engagé à injecter 26 milliards de FCFA (environ 39 millions d'euros) dans des secteurs prioritaires au Niger, dont l'éducation. La décision d'exploiter la mine d'Imouraren sera prise en 2028, après des essais qui doivent débuter l'an prochain, selon Matthieu Davrinche, directeur d'Imouraren SA.

Ce présent accord, qui illustre la volonté d’Orano et du Niger de renforcer un lien fort et durable, couvre plusieurs sujets d’intérêt commun parmi lesquels le projet Imouraren, les conditions de poursuite de l’exploitation de la mine de SOMAÏR, le réaménagement de COMINAK et l’engagement sociétal d’Orano au Niger.

L’accord concilie la volonté du Niger de maximiser les retombées économiques et financières de l’exploitation des emprises minières, de préserver la pérennité économique de SOMAÏR et de limiter l’impact socio-économique de la fermeture de COMINAK.

Concernant le projet Imouraren, il est convenu qu’Orano poursuive les recherches de nouvelles perspectives d’exploitation du gisement. A cet effet, une feuille de route a été établie, incluant une enveloppe d’investissement de 85 millions d’euros, pour démontrer l’applicabilité technique, environnementale et économique de la méthode ISR (In-Situ Recovery) au gisement d’Imouraren. Cette méthode permettrait d’améliorer l’équilibre économique du projet le rendant moins risqué pour l’ensemble des acteurs, tout en diminuant très significativement son empreinte environnementale. Ces travaux de recherche se feront sous la supervision des ministères compétents, en concertation étroite avec les communautés locales. Ils visent à permettre une décision d’investissement à l’horizon 2028 si la faisabilité du projet est confirmée.

Sur le volet sociétal, trois axes ont été retenus :

L’amélioration des compétences ; La scolarisation des jeunes filles, avec notamment le développement de places d’internat ; Le développement économique dans le domaine de l’énergie. Il s’agit de projets à l’étude qui seront mis en œuvre à l’horizon 2030 pour un investissement de 40 millions d’euros.

Nicolas Maes, Président d’Orano Mining, a déclaré :

« nous sommes particulièrement heureux de cet accord qui confirme la place majeure du Niger au sein de l’industrie mondiale de l’uranium. Cet accord renouvelle et projette dans le futur le double engagement industriel et sociétal d’Orano au Niger. Il témoigne également de notre approche responsable, tant dans la qualité des travaux réalisés pour la réhabilitation du site de COMINAK, que dans l’ambition proposée pour le gisement d’Imouraren ».

Source : Infos Niger

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