Assise avec ses amies et d'autres jeunes filles du village, Salamatou Ibrahim, âgée de 16 ans et résidant dans le village de Koki, situé dans la commune rurale de Gidan Sori, département de Guidan Roumdji, région de Maradi, a été sélectionnée pour représenter sa génération dans la lutte contre le mariage précoce et forcé, ainsi que pour promouvoir leur émancipation et leur bien-être dans la société.

Grâce à des actions de sensibilisation, Salamatou parvient à faire comprendre aux filles âgées de 9 à 15 ans leurs droits et les encourage à changer leur comportement.

"Sensibiliser et informer les filles sur l'importance des études, voilà ce que nous avons appris à faire en rassemblant les filles", explique Salamatou Ibrahim.

Elle se réjouit de l'intervention du projet GirlEngage financé par l'USAID dans sa région, considérant cela comme une opportunité pour elles. Grâce à ces sensibilisations, les filles qui avaient abandonné l'école sont revenues, et celles qui n'étaient pas inscrites se sont inscrites.

Le projet vise à réduire le taux de mariage précoce dans les communautés ciblées et à garantir une éducation de qualité aux jeunes filles.

"Avant l'arrivée de ce projet, notre village était confronté à de nombreux problèmes, tels que les mariages forcés et précoces, ainsi que l'abandon scolaire des filles. Mais grâce à GirlEngage de l'USAID, Dieu merci, ces problèmes diminuent, voire ont presque disparu", déclare la jeune fille.

Pour atteindre ces objectifs, un Comité villageois de protection de l'enfant (CVPE) a été créé. Ce comité est chargé de veiller aux droits et aux devoirs des enfants, à leur éducation et à leur bien-être.

"Nous avons suivi plusieurs formations sur la protection de l'enfant, le mariage précoce, les activités communales et bien d'autres domaines importants", explique Abdoul Karim Roua, président du CVPE du village de Koki. "Nous avons mené de nombreuses sensibilisations sur ce phénomène, ainsi que sur les droits et devoirs des enfants et leur éducation", ajoute-t-il.

Des mentors ont été choisis et formés pour encadrer les jeunes filles. Hassia Seydou Ousmane, l'une de ces mentors vivant dans le village, affirme que les filles sont bien suivies et encadrées pour favoriser leur épanouissement.

"Nous sensibilisons les jeunes filles sur leurs droits et leurs devoirs, leur développement personnel et leur intégration sociale. Mais surtout, nous les encourageons à poursuivre leurs études", explique-t-elle.

La lutte contre le mariage précoce ou forcé est devenue une priorité pour Plan International et pour le Niger dans son ensemble. À travers ses interventions, l'organisation sensibilise les communautés, les acteurs de l'éducation et du système juridique sur les conséquences du mariage précoce sur les jeunes filles et leurs droits.

"Ce projet a accompli beaucoup de choses pour nous, il a déployé de grands efforts dans ce village pour éliminer certaines pratiques", apprécie Malik Souley

GirlEngage est un projet mise en œuvre par Plan International financé par l’Agence des Etats Unis pour le développement international (USAID) dans l’objectif de réduire l’incidence du mariage précoce et forcé, à travers le maintien des filles âgées de 9 à 15 ans à l’école en leur donnant la parole et en faisant d’elles des participantes actives.

Ce projet compte transformer positivement la vie des jeunes filles vivant dans les régions de Maradi, Tillabéri et Zinder, au cours des deux (2) ans de cette phase.

Au total, 2400 filles seront les principales bénéficiaires, à cela s’ajoutent des milliers autres bénéficiaires dudit projet. Le projet USAID GirlEngage a aussi pour mandat de réorganiser et d’encadrer les communautés à mener des actions communautaires pour faciliter le bien-être des filles et des femmes par l’élimination des violences basées sur le Genre.

Ce projet a été lancé à Niamey le 29 Septembre 2022 sous la présence de la Ministre de la promotion de la femme et de la protection de l’enfant, l’Administratrice adjointe de l’USAID, le Ministre de l’éducation nationale, le Directeur de Plan International et le Ministre de l’aménagement du territoire et du développement communautaire.

« Les filles sont des actrices, non de simples participantes, dans le processus du mariage et elles affirment leur pouvoir de multiples manières. Elles prennent ces décisions face à des alternatives très limitées : elles désirent avoir du contrôle et le disent au cours de leur vie… » indique le projet dans un document.

Les zones d’intervention du projet sont: dans la région Maradi dans 12 villages répartis dans 3 communes (Guidan Roumdji, Guidan Sori et Chadakori); au niveau de la région de Tillabéry, le projet intervient dans 12 villages répartis dans 3 communes (Tillabéri, Tondikandia et Ouallam) ; et à Zinder, ce sont quatre villages de la commune de Magaria.

Ce récit a été rendu possible grâce au soutien du peuple américain par l’intermédiaire de l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID). Son contenu relève de la seule responsabilité du projet USAID Sahel Collaboration et Communication SCC et ne reflète pas nécessairement les opinions de l’USAID ou du gouvernement des États-Unis.