ACTUALITES

L'ombre d'une intervention militaire plane alors que l'Afrique s'interroge

Politique

Dans le sillage tumultueux du coup d'État qui a secoué le Niger, l'Afrique de l'Ouest est devenue le théâtre de réunions et de débats passionnés. La Cédéao, face à l'ampleur de la crise, s'est retrouvée dans la capitale ghanéenne, Accra, délibérant sur la question pressante : faut-il intervenir militairement au Niger?

Le général Christopher Gwabin Musa, chef d'état-major du Nigeria, lors de la rencontre à Accra, a posé le ton, soulignant que l'heure n'était pas uniquement à la réaction mais à la conception d'un avenir pacifique pour le Niger. Cette quête de stabilité a vu le jour à un moment où le président Bazoum, toujours en détention, est devenu un symbole poignant de la fragile démocratie africaine.

Toutefois, l'écho des réunions au Ghana a révélé une Afrique plus divisée qu'unie. Les tractations interminables montrent que le continent hésite entre l'action ferme et la diplomatie.

Mais pendant que l'Afrique délibère, l'Europe agit. L'Allemagne, par le biais de sa diplomatie, a exhorté l'Union Européenne à imposer des sanctions aux auteurs du coup d'État, signalant une solidarité renouvelée avec les efforts africains pour résoudre la crise.

Hassoumi Massoudou, un pilier de la diplomatie nigérienne, est apparu dans un entretien exclusif après avoir fui le Niger suite au putsch. Le tableau qu'il a dressé est celui d'un Niger paisible, brusquement bouleversé. Il a rappelé l'importance de l'intervention de la Cédéao, tout en soulignant que le dialogue reste la voie préférée.

Cependant, loin des couloirs du pouvoir, le vrai drame se déroule dans les rues du Niger. L'insécurité alimentaire, déjà présente bien avant le coup, menace d'engloutir une grande partie de la population. Plus de trois millions de personnes souffrent déjà d'insécurité alimentaire aiguë, et ce chiffre ne cesse de grimper. Les conséquences humanitaires du coup d'État pourraient bien être plus profondes et plus durables que les séismes politiques.

Le Niger est donc à un carrefour. Entre une intervention militaire éventuelle et une solution diplomatique, le sort du pays et de son peuple est suspendu à un fil ténu. La question demeure : l'Afrique choisira-t-elle la paix ou la force pour restaurer la démocratie?

Source : Infos - Niger

Partager

  • Bannière Infos-Niger Août