Le Barreau du Niger a lancé un appel pressant aux autorités de transition du pays, dénonçant une série de violations légales qui menacent l'intégrité de l'État de droit. Dans une période marquée par des transformations politiques profondes, l'Ordre des avocats du Niger, sous la voix de son bâtonnier Me Oumarou Sanda KADRI, a mis en lumière des pratiques inquiétantes telles que les interpellations abusives, les détentions arbitraires, et les auditions sans présence d'avocats.
Ces actions, menées dans le cadre de l'opération d'assainissement économique et financier par la Commission de Lutte contre la Délinquance Économique, Financière et Fiscale (COLDEEF), ont été qualifiées de graves entorses aux principes fondamentaux de justice et de respect des droits humains. Le Barreau, rappelant son engagement envers la défense des droits et des libertés fondamentaux, a souligné l'importance de son rôle dans le maintien des standards de l'État de droit, surtout dans un contexte de transition où la tentation de déroger aux procédures établies peut être forte.
La déclaration du Barreau intervient dans un contexte où le Niger, sous le Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie, a affirmé son engagement envers les principes démocratiques et le respect des droits humains, tel qu'encadré par des textes internationaux et la législation nationale. Toutefois, les actions récentes signalées par le Barreau semblent contredire ces engagements, mettant en péril la confiance des citoyens dans leurs institutions et le processus de transition lui-même.
Le Barreau du Niger a également mis en évidence l'importance cruciale du respect des droits de la défense, une pierre angulaire de toute procédure judiciaire équitable. Les restrictions imposées aux citoyens et à leurs avocats dans le cadre des interrogatoires de la COLDEEF ont été spécifiquement critiquées pour leur non-conformité avec les obligations légales et les garanties fondamentales de défense.
Face à l'inaction des autorités judiciaires, malgré les alertes répétées du Barreau sur la gravité de la situation, Me Oumarou Sanda KADRI a réitéré l'appel à un retour strict au respect de la légalité et à la garantie des droits de la défense, essentiels pour restaurer la confiance dans le système judiciaire et l'État.
Cette situation au Niger reflète les défis complexes auxquels sont confrontés les États en transition, où l'équilibre entre la nécessité d'assainir l'espace économique et financier et le respect des principes de justice et de droits humains doit être soigneusement maintenu.
Le Barreau du Niger, en prenant publiquement position, cherche non seulement à protéger les droits individuels mais aussi à contribuer à la consolidation d'un véritable État de droit, condition qu'il y est une transition réussie et pacifique vers une gouvernance démocratique stable.
Source : Infos-Niger
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