Le Niger, riche en ressources naturelles, franchit une étape décisive dans la gestion de son uranium en affirmant sa souveraineté sur les exploitations minières. Le géant français de l’uranium, Orano, a récemment annoncé avoir perdu le contrôle opérationnel de sa filiale Somaïr, marquant un tournant dans les relations entre le Niger et ses partenaires étrangers.
L’uranium représente une ressource stratégique pour le Niger et une pièce maîtresse dans le secteur de l’énergie nucléaire mondiale. Cependant, les relations entre Orano et le Niger se sont progressivement détériorées. En juin 2024, le gouvernement nigérien avait déjà retiré à Orano le permis d’exploitation du gisement d’Imouraren, l’un des plus grands au monde. Plus récemment, les autorités locales ont renforcé leur emprise en prenant directement le contrôle des opérations de Somaïr, rendant inopérantes les décisions du conseil d’administration de la société française.
Cette décision s’inscrit dans une volonté claire du Niger de reprendre les rênes de ses ressources naturelles. Le gouvernement de transition entend maximiser les bénéfices locaux de l’exploitation de l’uranium, un minerai clé pour l’économie mondiale. Cette posture reflète une tendance plus large en Afrique de l’Ouest, où les pays riches en ressources cherchent à réduire leur dépendance vis-à-vis des multinationales étrangères et à prioriser leurs propres intérêts économiques.
La perte de contrôle de Somaïr constitue un coup dur pour Orano, qui dépend largement de l’uranium nigérien pour approvisionner le marché international. Cette situation pourrait également avoir des répercussions sur l’offre mondiale d’uranium, accentuant les pressions sur les prix et les chaînes d’approvisionnement.
Le Niger envoie un signal fort : il ne sera plus un simple fournisseur de matières premières pour les puissances étrangères. En reprenant le contrôle de ses ressources, le pays cherche à écrire un nouveau chapitre de son histoire économique, centré sur l’autonomie et le développement local.
Pour Orano, cette situation souligne l’urgence d’adapter ses stratégies dans un environnement où les États hôtes exigent une part plus équitable des bénéfices issus de leurs ressources naturelles.
Source : Infos-Niger
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