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Niamey, Paris et Cotonou


Niamey Paris Cotonou


La situation politique au Niger continue de s'enflammer après l'arrestation du conseiller des Français de l'étranger, Stéphane Jullien, le 8 septembre. Le Quai d'Orsay a réclamé sa "libération immédiate", tout en affirmant être "pleinement mobilisé" pour assurer la protection consulaire à Jullien. Cette affaire intervient dans un contexte déjà tendu entre la France et le Niger, aggravé par l'émergence de nouvelles tensions avec le Bénin.


La junte militaire, au pouvoir depuis la fin du mois de juillet, s'est engagée dans un véritable bras de fer avec Paris. Les nouveaux dirigeants nigériens ont exigé le départ des troupes françaises basées dans le pays, tout en menaçant d'expulser l'ambassadeur de France. Mohamed Bazoum, renversé lors du coup, est toujours considéré par Paris comme le président légitime du Niger. Ce qui éclaire d'un jour nouveau l'arrestation de Jullien, et révèle l'état des relations franco-nigériennes.


Fin d'un Accord Militaire avec le Bénin Ce mardi, la junte a annoncé la fin d'un accord de coopération militaire avec le Bénin, accusant son voisin d'avoir "autorisé le déploiement de soldats, de mercenaires et d'équipements militaires" dans le cadre d'une éventuelle intervention de la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO). L'organisation régionale a, en effet, laissé planer la menace d'une intervention militaire si les négociations pour rétablir l'ordre constitutionnel échouent.


La Cédéao en Équilibre Instable Les discussions avec la CEDEAO semblent s'étirer dans le temps, accentuant la tension régionale. Le président du Nigeria et de la CEDEAO, Bola Tinubu, a laissé entendre qu'une période de transition de neuf mois pour rétablir la démocratie pourrait satisfaire les puissances régionales. Toutefois, la junte nigérienne a proposé un délai de trois ans, un écart significatif qui nécessite des négociations supplémentaires.


Quelle suite pour le Niger ? L'accord rompu avec le Bénin portait notamment sur l'échange de renseignements et des opérations conjointes pour suivre les mouvements des groupes djihadistes. La fin de cette coopération pourrait avoir des implications sérieuses dans la lutte contre le terrorisme dans la région.


Ce week-end, la junte a également accusé la France de préparer une "agression" contre le Niger, une accusation que Paris a fermement rejetée. Les accords militaires entre les deux pays ont été dénoncés le 3 août, rendant la présence des 1.500 soldats français sur le territoire nigérien illégale selon la junte.


L'arrestation de Stéphane Jullien, la tension avec le Bénin et la situation incertaine avec la CEDEAO - tout indique que le Niger traverse une période particulièrement délicate. Alors que la junte maintient ses positions, la communauté internationale et les organisations régionales sont en ébullition, cherchant des solutions pour rétablir la stabilité et l'ordre constitutionnel. Le Niger, en ce moment, est au centre d'un imbroglio politique dont les implications sont loin d'être simples à dénouer.


Source : Infos-Niger

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