Quatre mois après le coup d’État, le Niger, sous sanctions de la CEDEAO, cherche à renforcer ses liens avec ses voisins du Sahel tout en naviguant dans une période économique et politique incertaine. Comment le général Tiani et son régime façonnent-ils l'avenir du pays ?
La scène politique et économique du Niger se trouve dans une phase de transition cruciale quatre mois après le coup d'État qui a vu le général Abdourahamane Tiani et les militaires prendre le pouvoir. Le pays, toujours sous l'emprise des sanctions de la CEDEAO, fait face à une situation économique précaire, marquée par des pénuries et une activité commerciale ralentie.
La première sortie internationale du général Tiani à Bamako et Ouagadougou souligne la recherche de solidarité régionale face aux défis communs. Ces visites aux dirigeants militaires du Mali et du Burkina Faso visent à concrétiser l’Alliance des États du Sahel (AES), une initiative visant à transformer la région en une zone de prospérité et de sécurité. Cette alliance reflète une stratégie commune pour faire face aux pressions internationales en faveur d'un retour aux régimes démocratiques et à la menace djihadiste persistante.
Le général Tiani a exprimé sa gratitude envers ses homologues pour leur soutien continu, malgré les sanctions. Cette position commune souligne une volonté de coopération au-delà des pressions externes, en mettant l'accent sur le bien-être des peuples africains. Le but est de négocier avec ceux qui partagent cette vision et cette volonté sincère.
Cependant, le Niger fait face à des défis internes considérables. L'économie souffre sous le poids des sanctions, exacerbant les pénuries de liquidités et mettant à mal les entreprises locales et étrangères. Le commerce illicite devient une nécessité pour de nombreux commerçants, reflétant l'ampleur de la crise.
Dans ce contexte, la durée et la direction de la transition politique au Niger restent floues. Le général Tiani a promis une transition ne dépassant pas trois ans, mais les détails et les implications de ce changement restent incertains. Les prochaines étapes de l’AES, y compris les réunions ministérielles prévues à Bamako, seront cruciales pour définir les modalités de fonctionnement de cette alliance et son impact potentiel sur la stabilité régionale.
Le Niger, doit non seulement naviguer dans une période de transition politique incertaine mais aussi répondre aux défis économiques immédiats. La capacité du régime de Tiani à forger des alliances régionales solides et à atténuer les effets des sanctions économiques sera déterminante pour l'avenir du pays. Ce chapitre de l'histoire nigérienne, marqué par des bouleversements et des alliances stratégiques, révèle les complexités de la politique et de la sécurité dans la région du Sahel.
Source : Infos-Niger
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